2018 : Rétrospective et musique


Bonne année à tous ! Je vous souhaite une année 2019 pleine de bonnes choses de toutes sortes.

Avant de lancer ce blog sur les rails des douze prochains mois, un peu de récapitulation est la bienvenue. 2018 a été une année intéressante pour moi (c'est le moins qu'on puisse dire), et ces temps-ci je suis tenté de jeter un coup d'oeil rétrospectif sur ces douze derniers mois, parce que j'ai manqué de temps pour le faire en décembre.

J'ai publié mon premier roman (La Crécerelle aux éditions Mnémos, mais vous le saviez déjà), une nouvelle dans l'anthologie des Imaginales 2018 ("Les rêves de Venn Colomax" dans Créatures, encore chez Mnémos), une autre dans le numéro 51 de Brins d'éternité ("Trans Europa Express"), et j'ai rédigé la préface de l'intégrale de La Tétralogie noire de John Brunner chez Mnémos. Et je ne parle pas de mes activités universitaires parce que je ne veux pas ennuyer mes lecteurs : je me contenterai de dire que dans ce domaine-là aussi, j'ai été fort occupé (et j'ai changé d'université, ce qui est toujours intéressant).

Plus que tous les plaisirs et toutes les joies que cette année éditoriale m'a apportés, c'est la rencontre avec les lecteurs qui m'a le plus marqué. On écrit pour être lu. On écrit parce qu'on a eu soi-même des expériences de lecteur, et que ces expériences ont été si belles et si intenses qu'on n'imagine rien de plus gratifiant que de pouvoir en offrir à son tour à d'autres. On écrit parce qu'on a envie de vérifier si le nuage de pensées qui flotte dans notre tête ressemble à celui d'autres personnes, et parce qu'on se dit que ces gens trouveront un peu de plaisir à voir dans un livre la trace d'un nuage qui leur semble familier (ou d'un nuage qui, au contraire, leur paraît si différent que la distance leur donnera une agréable sensation de vertige).

Bref, j'ai aimé tous les moments de discussion et de partage que j'ai pu avoir avec les lecteurs au fil des différents festivals, tables rondes, lancements et salons de 2018, ainsi que tous les messages échangés en ligne, sur Facebook ou Twitter. Surtout, j'ai aimé les fois où de potentiels lecteurs curieux sont venus me demander de quoi parlait mon roman, les fois où ces personnes sont reparties avec La Crécerelle entre les mains, et mieux que tout, les fois où elles m'ont dit par la suite à quel point le roman leur avait plu. Ces moments de contact, où on se découvre quelque chose en commun par roman interposé, sont précieux.

Qu'est-ce qui se profile pour 2019 ? Encore trop tôt pour dévoiler quoi que ce soit, mais j'ai plusieurs choses dans les tuyaux et je vous tiendrai au courant au fur et à mesure. Ce que je peux dire sur mes activités présentes, c'est que la rédaction d'un petit livre en anglais m'occupe beaucoup ces semaines-ci : je dois rendre le manuscrit bientôt. Ce n'est pas de la fiction, mais ça intéressera les amateurs de fantasy... À suivre. Je suis aussi en train de travailler sur deux nouvelles simultanément, parce que j'aime les défis idiots... Là aussi, à suivre.


***

Mais arrêtons un peu de parler de moi. En guise de conclusion, je vous propose un peu de musique. J'ai l'habitude depuis quelques années, au début du mois de janvier, d'importuner mes amis avec une liste des chansons que j'ai préférées pendant les douze mois qui viennent de s'écouler. Comme j'ai un blog d'écrivain maintenant et que je peux en profiter pour importuner la terre entière, voici, pour clore et pour votre plaisir auditif, les dix pistes que j'ai préférées en 2018, sans ordre particulier, et avec une onzième en bonus, parce que dix, c'était trop peu.

N'étant jamais sorti avec Elon Musk, je ne sais pas si Grimes a eu raison de le faire en 2018, mais au moins ça n'a pas amoindri ses capacités musicales. "We Appreciate Power" est un bel exemple du mélange mélodieux-dissonant qui rend ses compositions si fascinantes (outre la thématique SF des paroles) :



Je ne veux pas consacrer toute cette liste à de la pop futuriste, mais ce n'est pas de ma faute si Janelle Monae (j'arrive pas à insérer l'accent aigu sur l'a, sorry) a sorti des chansons en 2018 aussi. "Make Me Feel" est un excellent pastiche de Prince qui dépasse largement son statut de pastiche :



J'ai failli faire mon intéressant et mettre "Feels Like Summer" de Childish Gambino dans cette liste plutôt que "This Is America", mais ne nous voilons pas la face : "This Is America" était une des chansons les plus puissantes, les plus perturbantes et les plus musicalement intéressantes de 2018 (même si "Feels Like Summer" était très bien aussi) :



J'ai eu une grosse phase Django Django en 2012 à la sortie de leur premier album, mais le groupe britannique avait un peu disparu de mon radar depuis. Je me suis souvenu pourquoi je les aimais en 2018, avec "Swimming At Night" :



Jack White a pris beaucoup de risques dans son dernier album, Boarding House Reach, et je m'en veux un peu de choisir "Over and Over and Over" pour cette liste, parce que c'est peut-être la chanson la plus classique de l'album (allez voir du côté de "Corporation" pour quelque chose de plus expérimental). Mais elle est quand même vachement bien. Mon rêve d'écrivain serait que mes romans ressemblent à des chansons de Jack White.



"The Spot" de Your Smith ressemble un peu à "All I Wanna Do" de Sheryl Crow, ce qui donne un son auquel je ne m'attendais pas en 2018, et ça fait bien plaisir :



Le beat de "Chun Li" de Nicki Minaj sent bon le boom bap new-yorkais des années 90 : là aussi, je ne m'y attendais pas, mais là aussi, ça m'a fait bien plaisir. Avis aux impatients : la chanson commence seulement à 1:10.



Noname est une rappeuse exceptionnelle, qui produit un son qui ne ressemble à rien d'autre. Son premier album, Room 25, est sorti en 2018, après une excellente mixtape en 2016 (Telefone). J'ai eu du mal à choisir une piste de l'album en particulier, donc je vous propose la première, qui offre une entrée en matière très smooth et envoûtante :



The Prodigy continue de produire à peu près la même musique depuis les années 90 : je regrette un peu que leur album innovant de 2004, Always Outnumbered, Never Outgunned, n'ait pas eu le succès escompté et qu'ils soient revenus à un format plus traditionnel par la suite. Ceci dit, ça reste vachement bien, et ils ont abandonné les paroles misogynes des années 90, ce qui est tant mieux. J'aime bien le clip de "Timebomb Zone", qui raconte une petite histoire brutale et énergique : il est du réalisateur philippin Paco Raterta, qui a aussi fait le clip pour "Need Some1", leur single précédent.



Je n'ai découvert Lizzo qu'en 2018, mais mieux vaut tard que jamais. "Boys" inverse pas mal de clichés de la pop moderne, et c'est accessoirement une très bonne chanson :



Los Angeles est une ville que j'adore et que je défends toujours bec et ongle contre les clichés ; peu de groupes récents sonnent plus "L.A." que The Regrettes, avec leur punk-rock délibérément superficiel et pétillant qui révèle des complexités cachées. "Come Through" en est une belle illustration :



Et voilà... Une année au son plutôt percussif (et américain), somme toute, avec une grosse coloration funk. J'ai bien aimé !

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